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Histoires de famille
25 avril 2014

Chapitre 15

-      Alors les tafioles, on a peur ? Tant d’hommes autour de vous, ça devrait pourtant vous faire bander, non ?

-      Y’en a qu’on de l’humour par ici dis-donc !

Victor me surprend en disant ces quelques mots. Je suis effrayé et n’ai pas le courage de rajouter un seul mot.. Je suis comme pétrifié !

-      La tarlouze aurait-elle peur ?

-      Mais qu’est-ce qui vous dit qu’on est gays, hein ? Encore des suppositions à la con !

Il faut dire que Victor m’impressionne de par son calme et son courage. Il croyait surement leur boucler la bouche avec sa remarque, sauf que je sens les garçons autour de nous bien plus confiants et sûrs de ce qu’ils avancent.

-      On vous a vu vous embrasser tout à l’heure, et nous on n’est pas du genre à aimer les pédés, bande de fourres merde !

-      On a pas besoin de vous pour savoir quoi faire de nos vies, on est grands et c’est pas vous qui allez nous dire qui embrasser ou pas. Après tout c’est notre problème, pas le votre. Vous vous rendez pas compte que vous êtes complètement ridicules à avancer des propos si obsolètes, on est au vingt et unième siècle les gars, la société a évolué et le mariage gay est passé.. Vous me faites plus rire qu’autre chose.

-      Ahahaha, t’as entendu ça Ben ? D’après lui il faudrait qu’on s’encule tous aujourd’hui, ahaha.

-      Dégueulasse ! Faudrait peut-être penser à aller vous faire soigner les travlos, ça doit pas coûter très cher.

-      Et toi tu devrais peut-être songer à retourner à l’école et apprendre à te servir d’un dictionnaire. Jusqu’à preuve du contraire, un gay et un travesti c’est pas la même chose.. C’est ton jour de chance en plus, parce qu’en plus l’école c’est gratuit. Vraiment, penses-y !

-      Mais c’est qu’il cherche la merde ce pédé là ! Tu veux voir ce que c’est un vrai mec ? Tu veux que je vous démonte la gueule, à toi et ton petit copain tarlouze là ?

C’est à ce moment que je vois un peu de monde nous encercler. Des couples, des enfants, des jeunes, des moins jeunes et je sens qu’ils n’ont rien à voir avec le piège dans lequel nous sommes tombé. J’entends l’un d’eux crier dans la foule :

-      Laissez les tranquille sinon c’est à nous que vous aurez à faire.

-      Les pédales ont du soutiens, vous avez ramené votre communauté de tordus pour tous nous sodomiser c’est ça ?

-      Eh les p’tits cons, lâchez les, j’appelle les flics !

-      On vous retrouvera bande d’enculés ! Vous avez pas finit d’entendre parler de nous, on aime pas les..

Le leader de la bande ne termine pas sa phrase car déjà, un membre de la foule s’avance vers lui, prêt à le faire taire. Il prend peur et s’en va en courant. La bande d’homophobes partie, tout le monde s’agglutine autour de nous et vient aux nouvelles.

-      Vous allez bien les garçons ? Vous nous avez fait peur !

-      Oui ça va, plus de peur que de mal pour le moment..

-      Evitez de vous montrer dans des endroits que vous ne connaissez pas la prochaine fois, ça sera plus sur !

-      Et vivre cachés toute notre vie ?

-      Non, il y a simplement des endroits à éviter, comme ici.. Heureusement qu’on vous à entendu parler fort, sans nous vous seriez dans un sale état à l’heure qu’il est, ce sont de vrai dangereux.

-      Merci beaucoup.. C’est vraiment très sympa de votre part.

Nous ne tardons donc pas à retourner dans la voiture. Je dis alors à Sam de tout bien fermer, de peur qu’ils nous chopent sur le bord de la route ou autre.

-      Tu peux rouler un peu plus vite ?

-      Pourquoi ? T’avais l'air si confiant tout à l’heure !

-      C’était de la fausse confiance, de la fausse confiance pour les dissuader de nous passer dessus.. Pour leur faire croire qu’on s’en fou !

-      Plus vrai que nature en tout cas, bravo tu m’as impressionné !

-      Bon, accélère, je voudrais pas qu’ils nous aient suivit et qu’ils nous retrouvent.

-      T’as raison.. Rentrons vite.

Voilà encore une soirée mouvementée. Je crois que les baisers, les gestes tendres et les petites attentions en public c’est terminé. Même si nous savons que nous étions dans un endroit qui craint à ce niveau, je crois que cette première expérience nous aura dégouté, autant Victor que moi. C’est dommage on avait passé une excellente soirée jusque là.  Mais bon, ça aurait pu se passer plus mal que ça, et l’un de nous aurait pu finir à l’hôpital voire pire.. !

-      Sans ces petits cons notre soirée aurait été parfaite mon amour, je suis un peu dégouté. Merci pour le restau en tout cas, j’ai passé un super moment avec toi, c’était tout ce dont j’avais besoin, et ça ne fait que confirmer que je t’aime et que notre histoire n’est pas prête de se terminer si tu m’aimes autant que je t’aime.

-      J’étais tout juste en train de penser à ça, et je me disais justement qu’il faut relativiser et que ça aurait pu se passer moins bien que ça, si tu vois ce que je veux dire.. ?

-      Je vois très bien, c’est vrai que c’était finalement pas si mal que ça, et que.. Oh non je ne préfère pas y penser.

-      Et pour revenir sur la fin de ta phrase tout à l’heure, j’en déduis que notre histoire ne se terminera pas de si tôt, car je suis fou de toi Victor, comme je n’ai jamais dans ma vie.. Pour personne. Je t’aime.

-      Je t’aime aussi mon chéri.

Je sais maintenant ce que Victor ressent pour moi, mais je me dis que notre histoire est encore très fragile étant donné que nous n’en somme qu’au début de notre relation et que déjà, nous avons dû subir les représailles de certains homophobes. Cette expérience m’a fait peur et m’a permis de me rendre compte qu’il fallait qu’on fasse plus attention pour la suite. Nous voilà arrivés chez moi, nous ne prenons pas le temps de passer par la case douche, nous nous déshabillons et nous jetons directement dans mon lit. Je crois que cette soirée aura été éprouvante pour nous deux. Place au repos. Mais je crois que Victor en a décidé autrement, à peine nous sommes allongés qu’il me saute directement aux lèvres, et ce baiser ne ressemble à aucun de ceux qu’il m’avait fait auparavant. Je sens quelque chose de nouveau, de l’excitation, de la chaleur, de l’envie, de la passion..

-      J’ai envie de toi mon amour. J’ai pris conscience ce soir que je pouvais te perdre à tout moment et j’ai envie de profiter à fond de chaque moment près de toi, je ne veux plus attendre, je suis prêt, j’en suis sûr maintenant. Je ne veux plus perdre de temps inutile, aller viens par là.

Je suis touché par ce qu’il me dit et la fatigue disparait petit à petit. Il vaut mieux de toutes façons, parce que je suis pas près de dormir moi.

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