Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Histoires de famille
3 mai 2014

Chapitre 18

Je me retrouve très vite enfermé dans une petite pièce, accompagné de mon agresseur, autant vous dire qu’à ce moment là, j’ai vraiment très peur, ne sachant pas ce qu’il va m’arriver, et ne sachant pas dans quel état je ressortirai d’ici. Je ne vois plus rien car il fait très sombre dans cette pièce. Mon agresseur me tient de toutes ses forces, j’essaye de me débattre tant bien que mal, mais il est plus fort que moi, je m’épuise pour rien. Je me laisse aller et me sens tomber en arrière, mon corps touche le sol dans un bruit assourdissant. Mon agresseur me roue de coup, coups de pied, coups de points, dans le ventre, sur le visage. Il s’arrête un moment pour me balancer des insultes homophobes, et très vite il recommence à me frapper. La douleur devient peu à peu insupportable, je pleure en pensant à ce qu’il va m’arriver. Vais-je en ressortir vivant ? Est-ce que quelqu’un va me retrouver ? Est-ce que Maria s’est aperçue de mon absence ? Mon téléphone vibre dans ma poche, ce doit être elle, mais je n’ai plus la force de l’attraper et de répondre. Ma vision déjà bien sombre s’obscurcis encore, et bientôt je perd conscience.

-      Sam ? Sam ? Tu m’entends ? Réponds, fais moi un signe.

Je reconnais la voix de Maria. J’ouvre petit à petit les yeux et vois avec horreur que je me trouve actuellement dans une ambulance accompagné de Maria et d’un ambulancier.  Je panique, essaye de m’asseoir mais une douleur déchirante me parcoure le corps.

-      Reste tranquille petit.

-      Tu es dans un sale état Sam, c’est mieux que tu restes tranquille.

-      Qu’est-ce qu’il se passe Maria ?

-      Nous sommes en route pour les urgences, une femme de service t’as trouvé inerte dans une réserve, tu te souviens de ce qui t’es arrivé ?

-      Tu te souviens le soir ou t’as réussi à voir avec ta mère pour que Victor reste dormir chez moi ?

-      Oui, et alors ?

-      On a été au restaurant le soir, et on s’est fait agressé par une bande d’homophobes, mais des gens ont intervenus avant qu’ils en viennent aux mains.

-      Pourquoi vous ne m’en avez pas parlé ?

-      Y’avait rien de grave, on se sentait pas en danger, on pensait être loin d’eux à présent.

-      Sauf que ce n’est pas le cas Samuel apparemment.. Continue.

-      Tout à l’heure quand on était en train de manger, il est passé derrière moi et m’a reconnu. Il m’a forcé à venir avec lui, il m’a trainé de force. J’ai essayé de capter ton attention, mais tu avais ta musique et tu ne me regardais pas, tu n’as donc rien vu.

-      Je suis vraiment désolé Sam.

-      Il m’a emmené avec lui, je me suis retrouvé enfermé dans une pièce sombre avec lui. J’ai essayé de me débattre, mais ce garçon est plus fort que moi, il m’a allongé et m’a roué de coups, j’étais totalement impuissant. Je sentais la douleur me déchirer, c’était horrible. J’ai sentis mon téléphone vibrer dans ma poche, j’imagine que c’était toi ?

-      Oui, c’était bien moi. Je m’inquiétais, je ne savais pas ou tu étais.

-      Je n’avais plus de force, je ne pouvais plus bouger, et je n’ai donc pas pu répondre à ton appel. Après ça, je ne me souviens de rien, j’ai perdu connaissance.

-      Eh bien je te cherchais partout dans le centre commercial jusqu’au moment ou j’ai aperçu un regroupement de gens. Je me suis approché et j’ai vu que tu étais allongé, complètement inerte et le visage couvert de sang. Je peux te dire que j’ai eu vraiment peur. On a donc appelé le SAMU et nous voilà dans l’ambulance.

-      J’espère que personne n’a appelé ma mère ?

-      Pas encore, mais j’allais le faire au moment ou tu t’es réveillé.

-      Ne le fais surtout pas, dis aux ambulanciers que tu me prends en charge. Je vais devoir rendre des comptes à ma mère. Je ne veux pas avoir à lui expliquer pourquoi je me suis fais agresser en plein centre commercial, d’accord ?

-      D’accord. Je peux appeler Victor pour lui dire ou tu préfères ne pas l’affoler ?

-      Je vais l’appeler moi-même, donne mon téléphone s’il-te-plait.

Je compose le numéro de Victor et lui explique alors brièvement ce qu’il vient de m’arriver en lui disant de ne pas s’affoler, que je suis entre de bonnes mains et avec sa sœur.  Il insiste pour nous rejoindre à l’hôpital, je lui dis que cela ne sert à rien, que je serais sûrement très vite sortit. Il ne veut rien entendre, je préfère abandonner car je sais que s’il veut nous rejoindre, il le fera.

-      Le p’tit morveux va nous rejoindre.. Je lui ai dit que ça ne servait à rien, mais vu comment il est têtu, il va le faire.

-      Je le savais. Je savais qu’en l’appelant tu allais l’alerter et qu’il voudrait venir te voir, je le connais par cœur, comme si je l’avais moi-même mis au monde.

Nous arrivons assez vite à l’hôpital et je suis pris charge par une équipe d’infirmiers. Je leur raconte ce qu’il m’est arrivé, et l’un d’eux commence à exercer quelques pressions là où je lui dis avoir mal.

-      Bon, ça n’a pas l’air bien grave, du moins ça n’a pas l’air cassé. On va tout de même passer à la radiologie pour en être sur.

Nous attendons un bon moment avant d’être transférer à la radiologie. Entre temps, Victor nous a très vite rejoins. Je ne montre pas forcément, mais c’est vraiment bon de le voir dans un tel moment. J’en oublie presque instantanément mes douleurs, ce mec a un réel effet apaisant sur moi. Le verdict du médecin est positif, je vais pouvoir retourner chez moi dès ce soir et me reposer. Nous sortons tout les trois de l’hôpital, personne autour de nous, Victor en profite pour me sauter dessus et m’embrasser comme si on se retrouvait après des mois et des mois de séparation.

-      Aïe tu me fais mal p’tit con.

-      Je m’en fou, tu m’as fais une de ces frayeurs toi.. Je veux pas te perdre, tu comprends ça ?

-      Bon, on a de la route à faire les garçons, on verra ça plus tard.

Nous prenons le premier bus qui passe et retournons récupérer ma voiture, toujours garée au centre commercial.

-      Aller montez, je vous ramène.

-      Hors de question, tu as besoin de repos, rentre le plus vite possible chez toi Sam, on peut très bien prendre le bus nous.

-      Non j’insiste. De toute façon je partirai pas d’ici tant que vous serez pas monté dans la voiture.

Ils finissent par céder et nous voilà en route pour rentrer. Ce fût une journée vraiment chargée et éprouvante. Je suis crevé et commence déjà à sentir les courbatures dans tout mon corps, demain risque d’être une journée pas très agréable, mais j’ai gagné un jour de repos, pas de cours pour moi demain, ce sont les ordres du médecin. Cela m’évitera d’aller trainer avec Maria encore une fois et d’avoir de mauvaises surprises. Bon, je n’ai plus qu’une chose en tête maintenant, un seul but avant les vacances : Les EXAMS !

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Publicité